LA POLLUTION DU LAGON DE LA REUNION                                                   Retour page dossier

Introduction :

La pollution à la Réunion est présente partout, mais aujourd’hui à cause de nous, de nos constructions et de notre non respect des règles établies , la pollution s’est attaquée depuis plus d’une vingtaine d’années à nos récifs. Une destruction massive de ces derniers a entraîné plus de 75% de pertes. Si nous ne faisons rien, tout aura bientôt disparu et cela pourrait entraîner de très graves conséquences pour la faune et la flore locales ainsi que pour nous.

Nous essaierons d’établir une liste des problèmes dus à cette pollution mais aussi d’envisager qu’elles pourraient être les solutions pour la faire diminuer voire la faire disparaître.

1) Qu’est ce qu’un récif corallien ?

a) Comment les récifs que nous connaissons sont-ils apparus sur terre ?

Les récifs coralliens sont l'un des écosystèmes les plus complexes de notre terre. Ils sont apparus il y a 2,5 milliards d'années, sous une forme beaucoup plus simple que celle que l'on peut observer aujourd'hui. Ils sont situés entre le tropique du cancer et le tropique du capricorne. Après des destructions et des reconstructions, les récifs dit "modernes" se sont stabilisés il y a environ 50 millions d'années. Les récifs coralliens , sont des assemblages de coraux morts et vivants, la forme même de ces coraux est directement influencée par la zone d'habitat. D'ailleurs un même corail peut changer de morphologie suivant sa localisation, c'est à dire que les coraux s'adaptent à leur environnement. ( par exemple, les coraux de type "branchue" ont besoin de beaucoup de lumière et de brassage, ils seront donc implantés en surface de l'eau).

b) Comment se présente la vie sur un récif ?

Le récif est le fond sous marin le plus peuplé du monde, véritable ville de corail, il est peuplé d’une foule d’espèces qui habitent et trouvent refuge au milieu des coraux (poissons, crustacés, coquillages…). Les coraux qui sont faits de milliers d’animaux minuscules (appelés POLYPES) trouvent leur base dans les mers tropicale car ils ne peuvent se dévelloper que s’ils sont en présence d’une eau chaude, claire, bien oxygénée, qu’il y est de la lumière (les coraux ne vivent qu’en eau peu profonde) et que le sol où ils reposent soit assez dur.

Le récif proprement dit est séparé de la ligne de rivage par une étendue d'eau qui varie de quelques mètres (Saint-Leu ; Saint-Pierre) à 250/300m (la saline) et dans la plupart des cas n'excédant pas une profondeur de 1,50m à 2m.

Ainsi se succède depuis la plage jusqu'à l'enracinement du récif plus au large : le lagon; la barrière récifal ; la pente externe(qui se situe après la barrière récifal en aval vers le large).

(Source :extrait de récifal .com)

 

. Les récifs coralliens peuvent être comparés à la forêt amazonienne. C'est la compétition qui règne en maître, certains coraux font de l'ombre à d'autres, certains autres déploient une guerre chimique !

La plupart des coraux sont des "bâtisseurs" de récifs, ils appartiennent à l'ordre des Scléractiniaires. Ils sont aussi appelés coraux "hermatypiques".

La distribution des organisme vivants dans le lagon s'effectue essentiellement en fonction du mode de la sédimentation du lagon. Cette distribution n'est pas quelconque elle est sous la dépendance de l'ensemble des facteurs topographiques' climatiques, et écologiques. Sur ces bases, il est impossible de définir à la Réunion (ainsi que sur l'ensemble des formations récifales des Mascareignes) plusieurs compartiments récifaux.

c) Les différents types de récifs présents sur terre.(Source :: récifal.com)

Il existe dans le monde différents types de récifs, on peut ainsi distinguer :

- Le "  récif frangeant "fixé au littoral(aux Antilles et à la Réunion).

- Le " récif barrière "qui borde le rivage à une certaine distance de la côte (présent en Australie et Nouvelle Zélande).

- " l’atoll "île annulaire constitué de récif corallien entourant une lagune et/ou un lagon (présent dans les îles Tuamotu et Maldives).

2) Constatation sur l’état du lagon de l’Hermitage.

Les premiers signes de pollution ont été constatés aux alentours de 1975 et se sont accrus dans le début des années 90. Néanmoins la situation du lagon est stable depuis 3 ans grâce à l’intervention de groupes et d’association comme le parc marin. Ils ont pour but de sensibiliser la population sur les risques et dangers mais aussi de constater à chaque fois qu’ils le peuvent les délits ou rejets et ainsi en référer aux autorités afin que ces dernières condamnent les responsables de ces actes. Malheureusement c’est peu souvent le cas.

Le récif du lagon de l’Hermitage est fortement menacé de disparition d’ici 30 ans si aucune action de protection n’est entreprise. 58% de l’ensemble du récif serait mis en danger par l’activité humaine et ainsi les zones les plus endommagées sont celles où la population est la plus dense.

En fait l’état du lagon aujourd’hui est très préoccupant puisqu’il risque en disparaissant de causer la perte de milliers d’espèces (on estime à 7000 le nombre d’espèces présentes sur les récifs) et peut-être aussi déserterons-nous les littoraux (puisque rappelons le, le récif agit comme un bouclier ou comme une barrière en faveur des habitations situées sur le littoral lors d’intempéries comme le cyclone).

Problème : Pourquoi les coraux et les poissons du lagon de l’Hermitage disparaissent ?

HYPOTHESE :Est ce que l’urbanisation qui ce caractérise par un déversement des eaux usées et de la surfréquentation des plages a un rapport avec cette disparition ?

Développement :

1) Quelles sont les différents facteurs entraînant cette pollution ?


– L’augmentation des habitations
sur le littoral entraîne une hausse trop importante des eaux usées vers la station d’épuration de la Saline qui est déjà saturée.

- Les eaux usées ,transférées dans une station d'épuration ,sont rejetées dans la ravine de l'Hermitage qui elle-même les rejettent dans le lagon.

Les eaux usées contenues dans la nappe phréatique entraînent la poussent de bandes d'algues vertes sur le bord des plages et dans le lagon.

La station d'épuration débordée ne peut pas traîter toutes les eaux usées car sa capacitée est trop faible par rapport au volume d’eaux apporté.

Les algues vertes en poussant empêchent la lumière d’atteindre les coraux ,ce qui entraîne la mort de ces derniers et un bouleversement dans l'écosystème du lagon (car sans lumière plus de coraux, sans coraux plus de poissons et plus de récifs et sans récif plus de protection contre la houle).

- Les eaux pluviales ou de ruissellement sont aussi à l’origine de la pollution, à cause de l'urbanisation (ex: les routes) l'eau de pluie ne coule plus dans la nappe mais ruisselle vers la mer, entraînant un déversement des déchets se trouvant sur les routes.

- Les maisons en bord de mer qui ne sont pas raccordées à la station (SEM balnéaire), les fosses sceptiques se trouvant à la saline, trou d'eau, l'Hermitage sont aussi à l'origine de la pollution car le déversement de leurs eaux usées se fait directement des habitations vers le lagon. Aussi les petits commerces qui sont construits à quelques mètres de la mer entraînent un défrichement des plages qui entraîne une augmentation du niveau de l’eau causant un accroissement de la température du lagon favorisant la multiplication des bactéries et la pollution dans le lagon .Tant qu’il y aura des maisons en bord de mer la pollution augmentera.

- Le réseau d'assainissement ne peut recueillir l'eau de vidange des piscines (présence de chlore qui détruit la flore bactérienne des stations d'épuration). Beaucoup de maisons " pieds dans l'eau " rejettent directement leurs eaux de piscines sur le sable. Des plaintes de riverains ou d'associations sont parvenues au Parc Marin qui les a retransmises aux autorités compétentes, mais aucune décision n’est prise et aucune solution n'est proposée actuellement. A titre d'exemple, citons le cas de l'Hôtel " Les Villas du Lagon " qui a acquis des appareils pour extraire le chlore de l'eau de piscine avant de l'envoyer dans le réseau d'assainissement.

- Le défrichement des forêts entraîne un dévalement de la boue qui n'est plus retenue par les arbres entraînant ainsi la mort des coraux. Mais les hommes par leurs apports terrigènes qui ne sont ni stables ni protégées des pluies peuvent provoquer des glissements de terrains lors de cyclones (ex: à saint Leu les constructions ressentent d'habitations ont entraînées un glissement de terrains à côté de la ferme corail heureusement sans faire trop de dégâts).

- Les ports (ex: les huiles de bateaux, essence, dégazage…) sont aussi des facteurs de pollution.

- Le poste MNS de la Passe de l'Hermitage. Outre le fait que les fondations sont de plus en plus proches de la laisse de haute mer, des fuites des canalisations ou des sanitaires rejoignent directement le " lagon ".Le poste de la Saline connaît également les mêmes problèmes.

- Il y a également des polluants chimiques :

les bombones de gaz, les nappes de fuels dûent aux bateaux et enfin le goudron dû aux travaux en bord de plages ont été retrouvés à proximiter des lagons de la Réunion.

- L’ancrage des bateaux est un véritable problème puisqu’à chaque mouillage une partie du récif est dégradé.

- Le cyclone, avec ses pluies violentes, entraîne la crue des ravines qui se déversent dans le lagon chargées en déchets de tout genre (branches d’arbres, cadavres d’animaux, produits ménagers et éléctroménagers…).

Problème physico-chimique:

LE Ph

Le Ph (le potentiel hydrogène) est un élément important dans l'étude de la biologie marine.Il est nécessaire de maîtriser tout les paramètres pouvant influencer sur les domaines physico-chimiques de l'eau car cela peut avoir des répercutions sur la vie marine.La valeur du Ph conditionne la santé des poissons, et des coraux .Le Ph idéal en eau de mer est situé entre 8.2 et 8.4 (une variation trop importante du Ph peut entraîner un bouleversement écologique tel que la disparition des coraux ou des poissons).

Il y a toujours une variation du ph dans la journée. (par exemple à l’embouchure de la ravine de l’Hermitage le Ph peut atteindre 7.8 le matin et 8.4 le soir) Ceci s'explique par le fait que les algues produisent du gaz carbonique, ce qui engendre une augmentation de l'acidité, donc une diminution du Ph. La baisse du Ph se produit la nuit, lorsque les algues n'ont plus d'activité photosynthétique.

Pour avoir un Ph toujours compris entre 8.2et8.4 il suffit tout simplement d’éliminer toutes les pollutions présentes dans le lagonce qui entraînera la disparition des algues vertes et de l’acidité dans le lagon.

2) Les conséquences :

Outre les dégradations mécaniques qui contribuent à la disparition totale des récifs, les dégradations se traduisent, dans la plupart des cas par :

- la mortalité des coraux;

- la diminution de la diversité corallienne;

- la prolifération excessive des algues au détriment des coraux;

- la modification des peuplements ichtyologiques (vient du mot icthyologie c’est une partie de la zoologie qui traîte des poissons) qui entraîne la diminution des carnivores au profit des herbivores;

- la mortalité ou, au contraire, la prolifération des oursins.

3) Les différents moyen pour lutter contre ces pollutions :

- Né en 1997, le parc marin association de la loi de 1901 s'occupe de la protection des récifs coralliens de l'ouest et du sud de la réunion,

il protège, gère, sensibilise dans les écoles, les collèges et auprès de la population, surveille l'état des récifs et ses alentours, alerte la gendarmerie qui verbalise: ce sont les cabinets d'études qui comprennent 9 chefs pour 4 secteurs d’actions.

- D’après une étude du parc marin il faudrait 80 millions d'Euros pour tous les travaux d'assainissement et de remise aux normes de la zone ouest et sud ouest.

-La station d’épuration de la Saline s’est agrandit afin d’augmenter sa capacité de stockage des eaux usées et ainsi pallier à l’urbanisation croissante de la côte ouest.

- Des zones de mouillage ont été mises en place le long des sites de plongée pour ainsi éviter la dégradation du récif. (plusieurs bateaux peuvent s’amarrer au même point d’ancrage).

- Des travaux de canalisation ont été éffectués dans les maisons en bordure du lagon afin d’orienter leurs eaux usées vers la station d’épuration et non dans le lagon.

- Des travaux de réfection devraient être engagés sur les postes des MNS pour qu’ils soit mis au normes.

- Les petits commerces situés en bord de mer seront amenés à disparaître.

Néanmoins certaines espèces nous aident à combattrent la pollution, les chenilles de mer, si elles n’existaient pas, les lagons seraient presque entièrement détruits du fait de la pollution.

Conclusion :

Tous ces résultats nous permettent de dire que le lagon proprement dit est en voie de disparition. Pour que cela n’arrive jamais, tous ensemble, par des gestes simples,comme éviter de jeter des déchets à la mer, ralentissons cette pollution. Nous devons le protéger. Aussi nous devons nous efforcer à sensibiliser la population sur l’importance et la nécessité de préserver notre récif.

Et pour que notre lagon ne ressemble plus à ça 

Mais plutôt à ça :

(Source parc marin et guillaume).

Page de renseignements

Station d’épuration : (source parc marin). Zones de stockage et de traitement des eaux usées de la station d’épuration.

 

Les algues vertes dans le lagon (Source Guillaume charel)          .           Algues sèchées sur le bord de plage

 POLLUTION EN TOUT GENRE :

Pollution dans la ravine menant de la station d’épuration au lagon.

(Source Guillaume)                                 Retour page dossier